Le couteau du Larzac

Un peu d’histoire :

…….Le berger possède toujours un couteau dans sa musette, la poche de son pantalon ou de sa veste. Il l’utilisait autrefois pour fabriquer son fouet en taillant un rejet de genévrier, de frêne ou decouteau du larzac buis, qu’il perçait à l’extrémité la plus mince avant d’y passer une longue lanière achetée chez le bourrelier et de le décorer de sculptures ; il l’employait également pour confectionner le bâton dont il ne se séparait jamais, pour casser la croûte en surveillant le troupeau, pour enlever le caillou qui s’était logé dans le sabot d’un animal et qui l’empêchait de marcher correctement. Il avait souvent besoin d’un couteau pour soigner ses bêtes. Lorsqu’un mouton souffrait d’une infection, il perforait son oreille de la pointe de son couteau puis il y introduisait une racine d’hellébore ; il s’y formait un abcès qui guérissait lorsqu’on avait enlevé la racine. Il pouvait également, grâce à son modèle de poche, soulager les brebis météorisées au lendemain des grosses pluies d’orages ou au début du printemps. La météorisation est une indigestion gazeuse qui est très dangereuse pour les ruminants (brebis ou vaches).

Lorsque les remèdes traditionnels ne suffisaient pas et que la situation devenait critique pour l’animal, le berger perçait le flanc gauche avant d’y introduire une canule taillée souvent dans du sureau qui permettait ainsi aux gaz de s’échapper. Grâce au couteau, il pouvait encore fabriquer des éclisses lorsqu’une bête s’était cassées une patte.

On ne saurait oublier que les troupeaux des Cévennes et du Languedoc montaient sur les causses au printemps à travers les chemins de transhumance (les drailles) qu’ils empruntaient déjà au Moyen Age. Leurs bergers, isolés dans les estives pendant des semaines, occupaient leurs veillées à sculpter des objets – boîtes à sel, étuis à couteaux ou manches – mais également les colliers des cloches qu’ils fabriquaient en éclisses de micocoulier ou même de châtaigner.

En ce XXIe siècle, on découvre toujours un couteau parmi les « petits trésors » qu’emportent les derniers bergers lorsque leurs troupeaux s’égaillent à travers l’immensité rocailleuse ; Le Couteau du Larzac demeure l’inséparable compagnon de l’homme du Causse, illustrant une tradition millénaire.

Daniel CROZES
Écrivain Historien Aveyronnais

couteau du larzac2Dans son atelier-magasin de la rue Droite à Millau, Joel CANITROT a relancé le couteau du Larzac, production ancienne réellement fabriquée sur place et dans le département.

Le couteau du Larzac est un couteau de poche pliant fabriqué à partir de 7 éléments : • Une lame en acier • L’axe de la lame • Un manche • Une virole fixe •Une virole tournante

• Deux bagues • Une pièce en téflon facilitant l’ouverture et la fermeture du couteau  • En option, un lacet en cuir et sa cheville inox de renforcement.

Le couteau du Larzac

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